40e anniversaire du décret conciliaire sur les Eglises orientales catholiques

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« Orientalium Ecclesiarum », congrès

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CITE DU VATICAN, lundi 22 novembre 2004 (ZENIT.org) – Le 40e anniversaire du décret conciliaire « Orientalium Ecclesiarum » est marqué par un congrès qui se tient à Rome, à l’Institut pontifical oriental.

Le vice-recteur de l’Institut, le P. Philippe Luisier, jésuite suisse, a confié ses réflexions au micro de Radio Vatican.

« Avant tout, rappelle-t-il, le décret reconnaît que les Eglises orientales catholiques font partie du patrimoine universel de l’Eglise et affirme leur égalité en dignité par rapport à l’Eglise latine et il réclame de restaurer les antiques traditions, souvent trop latinisées, de redonner à l’institution patriarcale toute sa valeur, et de fixer des normes pour l’accès aux sacrements aussi des Eglises orientales non-catholiques ».

Pour le P. Luisier, le document « a certainement beaucoup aidé à changer les mentalités ». « Aujourd’hui, dit-il, tous les fidèles sont, ou devraient être, conscients du fait qu’au sein de l’Eglise catholique existent aussi légitimement d’autres rites, en plus du rite latin, et d’autres Eglises que l’Eglise romaine, avec des liturgies et des disciplines ecclésiastiques diverses, ainsi qu’un très riche patrimoine spirituel ».

« L’esprit du concile, explique le Jésuite, a encouragé ces Eglises à vivre leur spécificité plus franchement. Je pense que l’histoire a davantage secoué les Eglises orientales, il suffit de penser à l’écroulement du communisme dans les pays de l’Est européen, et à la forte émigration des chrétiens du Moyen Orient : un phénomène qui se vérifie tragiquement avec la guerre en Irak. Une part non indifférente des fidèles catholiques orientaux vit désormais dans la diaspora ».

Le président de l’Institut oriental souligne que la grande richesse spirituelle des Eglises orientales ne saurait se réduire à des « formules », mais il explique : « La liturgie est une expression complète de la foi et beaucoup plus qu’en Occident. Le sens du mystère, parole qui signifie aussi sacrement, imprègne toute la vie. Le rôle du guide spirituel est fortement ressenti et il est souvent confié à un moine ».

Mais le décret a-t-il favorisé aussi le dialogue œcuménique ? Le P. Luisier rappelle que « six paragraphes du décret sont consacrés aux relations avec les Eglises non-catholiques ».

« Sur le chemin œcuménique, explique-t-il, je suis convaincu que les Eglises orientales catholiques doivent jouer un rôle de premier plan, parce que leurs fidèles connaissent et comprennent la réalité de l’Orient, non à partir de livres, mais de la vie. Peut-être toutes les recommandation du décret n’ont-elle pas été mises en pratique, mais peut-être aussi à cause d’un certain légalisme romain ».

Le P. Luisier explique encore, à propos de la double fidélité des Eglises catholiques orientales à la communion romaine et à la tradition de l’Orient chrétien, que le « lien historique, spirituel et affectif avec l’Eglise de Rome, dépend beaucoup de l’appartenance aux différentes traditions de l’Orient chrétien : celle de Byzance, celle de langue arabe, la roumaine, la slave, ou bien la tradition antiochienne, de langue arabe, syriaque, la tradition arménienne, la tradition alexandrine, égyptienne, la tradition éthiopienne ou érythréenne. Cependant, ces Eglises ont en commun le fait d’être de type patriarcal et beaucoup moins centralisées que l’Eglise latine : les tensions sont donc inévitables, mais si la charité règne, dans la communion, on rend alors témoignage à la vraie catholicité ».

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ZENIT Staff

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