135.000 réfugiés en danger à la frontière entre le Soudan et le Tchad

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Appel de l’UNHCR et de l’archevêque

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CITE DU VATICAN, Mardi 16 mars 2004 (ZENIT.org) – « Les 135.000 réfugiés qui se trouvent à la frontière entre le Soudan et le Tchad doivent être transférés en un lieu sûr avant le mois de mai, c’est-à-dire le début de la saison des pluies », déclare Mme Laura Boldrini, du Haut-commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (UNHCR), tandis que l’archevêque de N’Djamena lance un appel en leur faveur, explique l’agence Fides.

« Il y a 135.000 réfugiés campés le long de la frontière entre le Soudan et le Tchad. Il faut les transférer au plus tôt dans des camps nouveaux au Tchad. Au mois de mai, en effet, commence la saison des pluies, ce qui rend très difficile le transport des réfugiés », déclare à l’agence Fides Mme Laura Boldrini, porte-parole du Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR).

Elle décrit la situation dramatique des réfugiés du Darfour, dans la région ouest du Soudan où, ces derniers mois, s’est intensifiée la guerre civile. Le conflit touche deux groupes de guérilla qui luttent contre le gouvernement de Khartoum d’une part, et des milices pro-gouvernementales appuyées par l’armée régulière de l’autre.

Pour sa part, Mgr Matias N’Garteri, archevêque de N’Djamena, la capitale du Tchad, a adressé un appel pour l’envoi urgent d’aides aux réfugiés soudanais au Tchad. L’appel a été reçu par le Préposé Général des Jésuites, le Père Peter-Hans Kolvenbach, qui a chargé le « Jesuit Refugee Service » l’agence humanitaire de la Compagnie de Jésus, de lancer sans tarder un programme d’assistance.

« Les conditions des réfugiés le long de la frontière sont rendues plus dramatiques encore par les incursions incessantes des milices pro-gouvernementales sur le territoire du Tchad, déclare la représentante de l’UNHCR. « Durant les deux derniers mois, presque chaque jour, nous avons eu des nouvelles d’incursion des miliciens pour voler le bétail des réfugiés. Le bétail est la seule source de moyen de vie de ces gens. On comprend donc l’urgence de transférer au plus tôt les réfugiés dans des lieux plus sûrs ».

« Le gouvernement du Tchad collabore avec l’UNHCR pour trouver les nouveaux endroits où installer les camps de réfugiés. Ce n’est pas une tâche facile, et il faut du temps pour trouver l’endroit, monter le camp, transférer et enregistrer les réfugiés. Nous avons demandé 20 millions de dollars pour les opérations au Tchad, mais jusqu’à présent 6 millions seulement sont arrivés ».

Jusqu’à présent, 10.000 réfugiés soudanais, transférés des régions instables de la frontière, ont été installés dans les régions plus intérieures du Tchad, dans le cadre de l’opération de l’UNHCR destinée à transférer des dizaines de milliers de réfugiés avant le début de la saison des pluies au mois de mai.

Pour accélérer les opérations de transfert, l’UNHCR prévoit, précise Fides, d’augmenter les convois vers le camp de Farchana, et de commencer à transférer les réfugiés dans trois nouveaux camps dans les dix prochains jours. En outre, l’Agence de l’ONU cherche d’autres endroits où installer de nouveaux camps, dans les régions au nord et au sud de la région de frontière théâtre d’affrontements. Pour le moment, des puits peuvent assurer l’eau en suffisance à 6.000 réfugiés.

A Bahai, continue Fides, l’UNHCR a enregistré la présence de 53 enfants mineurs non accompagnés, de 2 à 18 ans. La plus grande partie d’entre eux s’est enfuie entre la fin du mois de janvier et le début du mois de février, quand, alors qu’ils faisaient paître le bétail, ils ont assisté au bombardement de leurs villages.

L’UNHCR, ajoute la même source, collabore avec les autorités locales pour retrouver les parents dans les camps à la frontière, et avec le Comité International de la Croix-Rouge, pour réunir les familles entre le Tchad et le Soudan. Cinq de ces enfants ont déjà pu retrouver par eux-mêmes leurs parents dans la région de frontière entre Bahai et Tine.

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ZENIT Staff

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