Le card. Parolin au symposium de l'ambassade des Etats-Unis sur l'antisémitisme © capture de Zenit

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Antisémitisme : la lettre du Vatican de 1916 saluée par les juifs

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Intervention du cardinal Parolin à l’ambassade des Etats-Unis

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Quand le pape Benoît XV s’élevait contre l’antisémitisme en 1916 : le Vatican vient de découvrir une lettre du secrétaire d’Etat d’alors, qui fut qualifiée « d’encyclique magistrale » par les juifs. Le cardinal Pietro Parolin en a parlé lors d’un symposium en ligne organisé par l’ambassade des Etats-Unis près le Saint-Siège, le 19 novembre 2020.

Dans son intervention conclusive, le « numéro 2 » du Vatican a évoqué un document récemment sorti des archives vaticanes : une lettre de son prédécesseur, le cardinal Pietro Gasparri (secrétaire d’Etat de 1914 à 1930) datant de 1916. Le cardinal répondait alors au Comité juif américain qui demandait une réaction aux violences commises contre les juifs dans le contexte de la première guerre mondiale.

Ecrivant au nom du pape Benoît XV (1854-1922), le secrétaire d’Etat affirmait que les droits de tout être humain devaient être « observés et respectés aussi en ce qui concerne les fils d’Israël, comme ils devraient l’être pour tous les hommes, car il ne serait pas conforme à la justice et à la religion d’y déroger à cause d’une différence de croyance religieuse ».

En retour, le Comité juif américain avait qualifié cette lettre « d’encyclique magistrale », soulignant que « parmi toutes les Bulles papales jamais émises à l’égard des juifs au cours de l’histoire du Vatican, aucune déclaration n’équivaut à cette demande directe, sans équivoque, d’égalité pour les juifs ».

Le cardinal Parolin a encouragé à « faire mémoire ensemble » pour « dépasser toutes les formes déplorables de haine » : « La mémoire est la clé pour accéder au futur et il est de notre responsabilité de la transmettre dignement aux jeunes générations. » Citant le pape François, il a rappelé que toute forme d’antisémitisme chez le chrétien était « une négation de ses propres origines », et donc une contradiction.

Et de conclure en soulignant que le dialogue interreligieux était un instrument indispensable : « C’est mon espérance que plus les chrétiens et les juifs grandiront dans la fraternité, dans l’amitié sociale et dans le dialogue, moins l’antisémitisme sera possible ».

L’événement, qui s’intitulait « Jamais plus : face à la montée globale de l’antisémitisme » (Never Again: Di fronte all’ascesa globale dell’antisemitismo), a eu lieu en présence notamment de l’ambassadrice américaine Callista Gingrich et du rabbin David Meyer, enseignant au Centre Cardinal Bea pour les études juives de l’Université pontificale grégorienne.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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