Angélus du 26 juillet 2020, capture @ Vatican Media

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Jeunes, faites un « un geste de tendresse » pour les aînés!

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Il applaudit les grands parents du monde

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Le pape François demande aux jeunes de faire un « geste de tendresse » envers des personnes âgées, ce dimanche 26 juillet 2020, en la fête des saints grands-parents de Jésus, saint Joachim et sainte Anne. Le pape insiste: « Chacun de ces aînés est votre grand-père! » Il a invité la foule à les applaudir avec lui. Il a lui-même fait cette expérience comme il l’a confié à des jeunes en 2018.

Dans un tweet posté sur son compte @Pontifex_fr, le pape François, le pape insiste sur sur ce geste de tendresse: « En mémoire des saints Joachim et Anne, les « grands-parents » de Jésus, je voudrais inviter les jeunes à faire un geste de tendresse envers les personnes âgées, en particulier les plus seules, dans les maisons et résidences. Chers jeunes, chacun de ces aînés est votre grand-père! »

L’inventivité de l’amour

Après l’angélus, le pape a insisté en italien sur la solitude des personnes âgées: « En la mémoire des saints Joachim et Anne, les «grands-parents» de Jésus, je voudrais inviter les jeunes à faire un geste de tendresse envers les personnes âgées, en particulier les plus seules, dans les maisons et les résidences, celles qui n’ont pas vu leurs proches depuis de nombreux mois. Chers jeunes, chacun de ces aînés est votre grand-père! Ne les laissez pas seuls! »

Le pape les a invités à être inventifs pour rejoindre ces personnes âgées: « Utilisez l’imagination de l’amour, passez des appels téléphoniques, des appels vidéo, envoyez des messages, écoutez-les et, si possible dans le respect des normes sanitaires, allez également les trouver. Envoyez-leur un câlin. »

Pour le pape, c’est vital pour les jeunes de cultiver cette relation avec les personnes âgées, c’est leur croissance et la fécondité de leur vie qui en dépend: « Ce sont vos racines. Un arbre détaché des racines ne pousse pas, ne donne pas de fleurs et de fruits. C’est pourquoi l’union et la connexion avec vos racines sont importantes. »

Le pape a cité le poète argentin, Bernardez qu’il cite souvent à ce propos: « «Ce que l’arbre a de fleur vient de ce qui est sous terre», dit un poète de ma patrie. »

Le pape a conclu en invitant toute la place à applaudir avec lui les grands parents, faisant ensuite le buzz sur les réseaux sociaux: « Pour cela je vous invite à faire un gros applaudissement à nos grands-parents, tout le monde! »

Dialogue avec deux grands-mères

Le pape a expliqué sa propre relation à ses grands-mères et aux personnes âgées aux jeunes, le 23 octobre 2018:  « J’ai eu une expérience de dialogue avec les personnes âgées, par hasard, quand j’étais enfant. J’aimais les écouter. Une de nos voisines aimait l’opéra et moi, j’étais adolescent, 16-17 ans, je l’accompagnais à l’opéra, oui, dans le « poulailler » où c’était moins cher… Et puis, mes deux grands-mères, je parlais beaucoup avec elles : j’étais curieux de leur vie, elles me touchaient. Une chose dont je me souviens bien des personnes âgées, c’est une femme qui venait à la maison aider maman à travailler : c’était une Sicilienne, immigrée, qui avait deux enfants : elle avait connu la guerre, la seconde guerre et elle était partie avec ses enfants : et elle racontait des histoires de guerre et j’ai beaucoup appris de la souffrance de ces gens, ce que signifie quitter son pays, au point que cette femme, je l’ai accompagnée jusqu’à sa mort, à 90 ans. Et une fois où il y a eu un moment de détachement, à cause d’un acte d’égoïsme de ma part, je l’avais perdue de vue, j’ai beaucoup souffert de ne pas la retrouver. »

Le poète argentin

Le pape confiait qu’il « n’avait pas peur » des personnes âgées et il citait le poète argentin Luis Francisco Bernardez (5 octobre 1900 – 24 octobre 1978): « Cela a été une belle expérience, avec les personnes âgées, je n’en avais pas peur. J’étais toujours avec les jeunes mais… Et avec ces expériences, j’ai compris la capacité de rêver qu’on les personnes âgées, parce qu’il  a toujours un conseil : « Avance comme cela, fais cela…je te raconte cela, n’oublie pas ceci… ». Un conseil qui n’est pas impératif, mais ouvert, et avec tendresse. Et ces conseils me donnaient un peu le sens de l’histoire et de l’appartenance. Notre identité n’est pas la carte d’identité que nous avons : notre identité a des racines et, en écoutant les personnes âgées, nous trouvons nos racines, comme l’arbre, qui a ses racines pour grandir, fleurir, porter du fruit. Si tu coupes les racines de l’arbre, il ne grandira pas, il ne donnera pas de fruits, il mourra peut-être. Il y a une poésie – je l’ai dit très souvent – une poésie argentine de l’un de nos grands poètes, Bernardez, qui dit : « Ce qui est en fleurs dans l’arbre, vient de ce qu’il a sous la terre ». Mais ne pas aller aux racines pour s’y enfermer, comme un conservateur fermé, non. C’est faire – et cela, je l’ai entendu dans la Salle du Synode, un de ces sages évêques l’a dit – c’est faire comme la truffe – c’est cher la truffe! – : il naît près de la racine, il assimile tout et ensuite, regarde quel bijou, la truffe ! Et le mal que cela fait aux poches, pour en avoir une ! »

La sève, les racines et les branches

Le pape François a développé cette image de la sève et de l’arbre: « Prendre la sève des racines, les histoires, et cela te donne d’appartenir à un peuple. Et ensuite, cette appartenance est ce qui te donne ton identité. Si tu me dis : pourquoi y a-t-il aujourd’hui tant de jeunes « liquides » ? Dans cette liquidité culturelle qui est à la mode, dont tu ne sais pas s’ils sont « liquides » ou « gazeux »… Ce n’est pas de leur faute ! C’est la faute de ce détachement des racines de l’histoire. Mais il ne s’agit pas d’être comme eux [les personnes âgées], mais de prendre le suc, comme la truffe, et de grandir en avançant avec l’histoire. Identité, appartenance à un peuple. »

Il a aussi eu l’expérience de faire se rencontre les jeunes et les aînés: « Et une autre expérience que j’ai eue, déjà comme prêtre et comme évêque, c’est ce que font les jeunes quand ils vont rendre une visite dans une maison de retraite. À Buenos Aires, une petite expérience : [les jeunes disaient] : « On va là-bas ? Mais c’est ennuyeux avec les vieux ! ». C’était la première réaction. Et puis ils y vont, avec leur guitare, et ils commencent… et les personnes âgées commencent à se réveiller et à la fin ce sont les jeunes qui ne veulent plus partir ! Ils continuent de jouer et de jouer parce que le lien se crée. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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