Angélus, 28 juin 2020 © Vatican Media

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Angélus : le secret d’une vie heureuse

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« La place de Jésus dans mon cœur » (Traduction intégrale)

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Quel est le secret d’une vie heureuse ? Reconnaître Jésus « comme Dieu vivant, pas comme une statue », a répondu le pape François lors de l’angélus qu’il présidait ce 29 juin 2020 depuis une fenêtre du palais apostolique donnant place Saint-Pierre.

Et le pape d’avertir la foule encore clairsemée après la pandémie : « Il ne suffit pas de savoir que Jésus a été grand dans l’histoire, il ne suffit pas d’apprécier ce qu’il a dit ou fait : ce qui est important, c’est la place que je lui donne dans ma vie, cette place que je donne à Jésus dans mon cœur. »

Il a invité à ne pas chercher Dieu uniquement « dans les moments de besoin », pour « demander de l’aide », « à lui confier non seulement nos problèmes, mais à lui confier notre vie ».

Enfin, il a proposé un examen de conscience : « Est-ce que je pense seulement à mes besoins du moment ou est-ce que je crois que mon vrai besoin est Jésus, qui fait de moi un don ? Et comment est-ce que je construis ma vie, sur mes capacités ou sur le Dieu vivant ? »

Voici notre traduction de sa méditation.

Paroles du pape François

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous fêtons aujourd’hui les saints patrons de Rome, les Apôtres Pierre et Paul. Et c’est un cadeau de nous retrouver ici, de prier ici, près du lieu où Pierre est mort martyr et a été enterré. Cependant, la Liturgie du jour nous rappelle un épisode complètement différent : il raconte que quelques années avant, Pierre a été libéré de la mort. Il a été arrêté, il s’est retrouvé en prison et l’Eglise, craignant pour sa vie, priait incessamment pour lui. Alors un ange descendit le libérer de prison (cf. Ac 12,1-11). Mais des années après, quand Pierre était prisonnier à Rome, l’Eglise aura certainement prié à nouveau. A cette occasion, cependant, sa vie ne fut pas épargnée. Pourquoi a-t-il été libéré une fois et ensuite non ?

Parce qu’il y a un parcours dans la vie de Pierre, qui peut éclairer le parcours de notre vie. Le Seigneur lui a accordé tant de grâces et l’a libéré du mal : il fait aussi cela avec nous. Ou plutôt, nous allons souvent à Lui dans les moments de besoin, demander de l’aide. Mais Dieu voit plus loin et nous invite à aller au-delà, à chercher non seulement ses dons, mais à le chercher Lui, qui est le Seigneur de tous les dons ;à lui confier non seulement nos problèmes, mais à lui confier notre vie. Il peut ainsi finalement nous donner la plus grande grâce, celle de donner la vie. Oui, donner la vie. Le plus important dans la vie est de faire de la vie un don. Et cela vaut pour tout le monde : pour les parents envers leurs enfants et pour les enfants envers leurs parents âgés. Et ici me viennent à l’esprit tant de personnes âgées, qui sont laissées isolées de leur famille, comme – permettez-moi de le dire – comme si elles étaient des matériaux à jeter. Et c’est un drame de notre époque : la solitude des personnes âgées. La vie de leurs enfants et leurs petits-enfants ne se fait pas don pour les personnes âgées. Faire de soi un don, pour celui qui est marié, celui qui est consacré ; cela vaut partout, à la maison et au travail, et envers tous nos proches. Dieu souhaite nous faire grandir dans le don : c’est seulement ainsi que nous deviendrons grands. Nous ne grandissons que si nous nous donnons aux autres. Regardons saint Pierre : il n’est pas devenu un héros pour le fait d’avoir été libéré de prison, mais pour avoir donné sa vie ici. Son don a transformé un lieu d’exécutions en un beau lieu d’espérance où nous nous trouvons.

Voici ce qu’il faut demander à Dieu : non seulement la grâce du moment, mais la grâce de la vie. L’Évangile aujourd’hui nous montre justement le dialogue qui a changé la vie de Pierre. Il a entendu Jésus lui demander : “Pour toi, qui suis-je?”. Et il répond : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant». Et Jésus (de dire) : «Heureux es-tu, Simon fils de Yonas» (Mt 16,16-17). Jésus le dit, heureux. Tu es heureux d’avoir fait cela. Notons : Jésus dit Heureux à Pierre qui lui avait dit Tu es le Dieu vivant. Quel est alors le secret d’une vie bienheureuse, quel est le secret d’une vie heureuse ? Reconnaître Jésus, mais Jésus comme Dieu vivant, pas comme une statue. Parce qu’il ne suffit pas de savoir que Jésus a été grand dans l’histoire, il ne suffit pas d’apprécier ce qu’il a dit ou fait : ce qui est important, c’est la place que je lui donne dans ma vie, cette place que je donne à Jésus dans mon cœur. C’est à ce moment que Simon a entendu Jésus dire : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (v. 18). Il n’a pas été appelé “pierre” car c’était un homme solide et de confiance. Non, il fera tant d’erreurs après, il n’était pas vraiment de confiance, il fera tant d’erreurs, il arrivera même jusqu’à renier son maître. Mais il a choisi de construire sa vie sur Jésus, le roc ; pas – dit le texte – sur “la chair et le sang”, c’est-à-dire sur lui-même, sur ses capacités, mais sur Jésus (cf. v. 17), qui est la pierre. C’est Jésus qui est le rocher sur lequel Simon est devenu la pierre. Nous pouvons dire la même chose de l’apôtre Paul, qui s’est donné totalement à l’Évangile, en considérant tout le reste comme des ordures, pour gagner le Christ.

Aujourd’hui, devant les Apôtres, nous pouvons nous demander : “Et moi, comment est-ce que j’organise ma vie ? Est-ce que je pense seulement à mes besoins du moment ou est-ce que je crois que mon vrai besoin est Jésus, qui fait de moi un don ? Et comment est-ce que je construis ma vie, sur mes capacités ou sur le Dieu vivant ?”. Que la Vierge Marie, qui s’est entièrement confiée à Dieu, nous aide à Le mettre au fondement de chaque journée ; et qu’elle intercède pour nous afin que nous puissions, avec la grâce de Dieu, faire de notre vie un don.

Traduction de Zenit, Anne Kurian

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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