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Belgique: la Doctrine de la foi interpelle les frères de la charité sur l'euthanasie

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Ils gèrent 15 établissements psychiatriques

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L’euthanasie est le « meurtre délibéré moralement inacceptable d’une personne humaine », rappelle la Doctrine de la foi qui interpelle la communauté belge des frères de la charité de Gand, sur leur adhésion à l’enseignement catholique sur la vie humaine.
La communauté belge (Broeders van Liefde en néerlandais) doit renoncer à l’euthanasie, demandent la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) et leur supérieur général, le fr René Stockman, rapporte, ce 9 août 2017, l’Institut Européen de Bioéthique (EIB) qui publie la position de la Doctrine de la Foi à propos de l’euthanasie de personnes souffrant d’une maladie psychiatrique. La communauté pourrait perdre son appellation de “catholique” si elle n’adhérait plus à l’enseignement des papes et de l’Eglise sur la sauvegarde de la vie humaine .
En mars dernier, la province belge des frères a en effet adopté une “note” rendant possible l’euthanasie des patients de ses centres psychiatriques, – y compris ceux qui ne sont pas en phase de “maladie terminale” -: une pratique ouvertement en opposition avec le commandement de ne pas tuer et l’enseignement du pape François et de l’Eglise catholique sur la vie humaine.
Cette communauté internationale de  religieux non-prêtres fondée en 1807, refusait jusqu’ici de pratiquer l’euthanasie dans ses 15 centres psychiatriques, mais la communauté belge a franchi la ligne rouge et le conseil général des Frères de la Charité à Rome a désapprouvé la décision. Le fr Stockman a alors publié un avis contraire à celui des frères de Belgique.
Dans un entretien à KTO de mai dernier, il rappelait que la vocation des frères, dès la fondation, a été “d’ôter les chaînes des malades psychiatriques pour leur redonner la vie”.
Le document de la Doctrine de la foi, adressé à ce même supérieur général des Frères de la Charité rappelle l’enseignement du Concile Vatican II : « Tout ce qui s’oppose à la vie elle-même, comme toute espèce d’homicide, le génocide, l’avortement, l’euthanasie et même le suicide délibéré ; tout ce qui constitue une violation de l’intégrité de la personne humaine, comme les mutilations, la torture physique ou morale, les contraintes psychologiques ; tout ce qui est offense à la dignité de l’homme, comme les conditions de vie sous-humaines, les emprisonnements arbitraires, les déportations, l’esclavage, la prostitution, le commerce des femmes et des jeunes ; ou encore les conditions de travail dégradantes qui réduisent les travailleurs au rang de purs instruments de rapport, sans égard pour leur personnalité libre et responsable : toutes ces pratiques et d’autres analogues sont, en vérité, infâmes. Tandis qu’elles corrompent la civilisation, elles déshonorent ceux qui s’y livrent plus encore que ceux qui les subissent et insultent gravement à l’honneur du Créateur » (Constitution pastorale Gaudium et Spes, 27).
La Doctrine de la foi reprend les termes de Jean-Paul II qui affirme que l’euthanasie est un « meurtre délibéré moralement inacceptable d’une personne humaine » (encyclique Evangelium Vitae, 65) et que l’euthanasie fait partie de la catégorie des actes humains qui par eux-mêmes et en eux-mêmes sont toujours gravement illicites (Veritatis Splendor, 80).
Signée le 30 juin 2017 par le cardinal Gerhard Ludwig Muller, le document espère que la Congrégation des Frères de la Charité puisse continuer « ce service fructueux en toute conformité avec la doctrine de l’Eglise et le bien-être des personnes, aussi dans les institutions psychiatriques de la Congrégation de Belgique ».
Le Communiqué de presse signé par le fr Stockman le 5 août dernier, énonce pour sa part ce qui est attendu du Conseil d’administration belge des institutions, leur donnant jusqu’au 5 septembre 2017 pour qu’ils modifient leur position en matière d’euthanasie des patients psychiatriques dont ils ont la charge, sinon les mesures juridiques nécessaires seraient prises.
Récemment, l’Institut européen de bioéthique (IEB) a observé en Belgique une augmentation de l’euthanasie pour des maladies psychiques.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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